prêche

prêche

prêche [ prɛʃ ] n. m.
• 1547; de prêcher
1Discours religieux prononcé par un ministre protestant. « Pour celui qui dit que je vais au prêche des Calvinistes, c'est bien une calomnie » (Descartes).
Sermon prononcé par un prêtre catholique.
2Fam. Vieilli Discours moralisateur et ennuyeux. sermon.

prêche nom masculin (de prêcher) Sermon d'un ministre protestant. Vieux. Discours moralisateur et ennuyeux.

prêche
n. m.
d1./d Sermon prononcé par un ministre du culte protestant.
d2./d Fam. Discours moralisateur, monotone et ennuyeux.

⇒PRÊCHE, subst. masc.
A. RELIG. PROTEST.
1. Sermon s'appuyant sur un passage de l'Écriture et qui constitue l'essentiel du culte ordinaire; par méton. le culte. Faire un prêche; appeler (les fidèles) au prêche. Le dimanche, les offices du village terminés, il avait un prêche dans la montagne pour les bergers, les bûcherons, les fromagers (A. DAUDET, Évangéliste, 1883, p.155):
1. En vain le chancelier multipliait les édits; personne ne les observait. Les calvinistes ne trouvaient pas qu'il leur donnât assez et le parti catholique trouvait qu'il leur donnait trop. Les uns troublaient la messe, les autres le prêche, sans qu'on sût jamais qui avait commencé.
BAINVILLE, Hist. Fr., t.1, 1924, p.166.
2. P. méton., vieilli.
a) Lieu de culte, temple. Ici, un oratoire roman (...); là, un fronton de prêche protestant (GONCOURT, Journal, 1885, p.487). Cette vieille et mythique cathédrale des évêques de Bâle (...), le zèle iconoclaste de Luther en a fait un prêche (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p.271):
2. ... il a été légalement reconnu, sans la moindre opposition, qu'enlever dans un prêche calviniste une table, un banc, une nappe, ou une bible dans une synagogue, étoit un véritable sacrilège...
LAMENNAIS, Religion, 1825, p.56.
P. plaisant. Maintenant le boulevard va devenir un prêche perpétuel. Quand un auteur aura quelques termes de loyer à payer, il fera une pièce honnête; s'il a beaucoup de dettes, une pièce angélique. Belle institution! (BAUDEL., Art romant., Drames et romans honnêtes, 1851, p.418).
Aller au prêche, porter ses enfants au prêche. Pratiquer ou se convertir, convertir ses enfants au protestantisme. Les Protestants, dans quelques-unes des Provinces-Unies, forçaient les parents catholiques de porter leurs nouveau-nés au prêche [pour les y faire baptiser] (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.5, 1859, p.164).
Expr. Il ne va ni à messe ni à prêche. V. messe A 1.
b) Religion protestante. Chez les jeunes gens de la bourgeoisie française, le Prêche rencontra cette disposition noble vers les sacrifices en tout genre, qui anime la jeunesse, à laquelle l'égoïsme est inconnu (BALZAC, Martyr calv., 1841, p.64).
B. P. anal., RELIG. CATH. Homélie, prône, sermon. Une chose surtout (...) soulevait [l'abbé Tolbiac] de colère et d'indignation, l'amour. Il en parlait dans ses prêches avec emportement, en termes crus (MAUPASS., Une vie, 1883, p.186):
3. ... c'était l'heure, pour nous, d'assister, dans la petite église, à une messe pour le repos des morts de la guerre (...). Un prêche nous fut fait par un jeune soldat-prêtre, (...) heureux de trouver là une occasion d'exercer son éloquence.
VERCORS, Sil. mer, 1942, p.18.
P. anal. Parfois en écoutant, le soir, un prêche socialiste, à telle phrase de l'orateur et sur sa méthode historique, nous reconnûmes des fragments et la dialectique même [de Hegel] (BARRÈS, Scènes et doctr., t.2, 1902, p.244).
C. —Avec une connotation péj. Discours moralisateur, pontifiant, exalté. Prêche prétentieux; prêche d'illuminé; faire du prêche à propos de tout; (argumenter sur) un ton de prêche. Quand je voudrai entendre un prêche, je me ferai huguenot (DUMAS père, Henri III, 1829, II, 4, p.153). Il se retourna solennellement vers Agnès et enfin entama le prêche dont il rêvait depuis plusieurs semaines (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p.209). V. prêcher ex. 8:
4. ... j'ai entendu bien des prêches sur ma patrie. La patrie, c'était ceci, cela. Il ne m'est rien resté de ces formules apprises en même temps que la table de multiplication.
GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p.32.
P. métaph. Comparer maintenant l'artiste [Goya] avec le courtisan [Charlet]: ici de superbes dessins, là un prêche voltairien (BAUDEL., Curios. esthét., 1857, p.187).
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694 et 1718: presche; dep. 1740: prêche. Étymol. et Hist. Ca 1350 «discours, sermon» (GILLES LI MUISIS, Poés., éd. Kervyn de Lettenhove, t.1, p.63); 1580 «sermon» (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey, II, 31, p.715); spéc. 1534 «sermon d'un ministre protestant» (Doc. 488a ds Corresp. des réformateurs, éd. A.-L. Herminjard, t.3, p.411); 1548 «lieu où s'assemblent les protestants» (CRAMER, p.37 ds RICHARD, p.87); 1674 «religion protestante» (BOILEAU, Épître III, 6, éd. A. Cahen, p.21). Déverbal de prêcher; cf. l'a. fr. prëechement «discours, sermon» ca 1190 (HUE D'OISI, 5 ds P. MEYER, Rec. d'anc. textes fr., p.367: preechemans) —1660 (OUDIN Fr.-Esp.). Bbg. RICHARD (W.) 1959, p.80; pp.85-87; p.114, 248.

prêche [pʀɛʃ] n. m.
ÉTYM. 1547; de prêcher.
1 Discours religieux prononcé par un ministre protestant (→ Prédication).
1 Pour celui qui dit que je vais au prêche des Calvinistes, c'est bien une calomnie très pure; me trouvant à La Haye (…) je fus entendre un ministre français dont on fait éclat (…) je n'y entrai qu'au moment que le prêche commençait; j'y demeurai contre la porte, et en sortis au moment qu'il fut achevé, sans vouloir assister à aucune de leurs cérémonies.
Descartes, Correspondance, 13 nov. 1639.
2 La Restauration, madame, doit se dire comme Catherine de Médicis, quand elle crut la bataille de Dreux perdue : — Eh ! bien, nous irons au prêche ! Or, 1815 est votre bataille de Dreux.
Balzac, la Duchesse de Langeais, Pl., t. V, p. 189.
Par ext. Sermon prononcé par un prêtre catholique. Homélie, prône, sermon.
3 La fin du premier mois de peste fut assombrie en effet par une recrudescence marquée de l'épidémie et un prêche véhément du Père Paneloux, le jésuite (…)
Camus, la Peste, p. 107.
2 Par métonymie. (Vx). La religion protestante (Boileau, Épîtres, III).Vx. Lieu, temple où s'assemblaient les protestants.
3 (1665, La Fontaine). Fam., iron. Discours, propos d'un ton solennel, moralisateur, ennuyeux ( Sermon).

Encyclopédie Universelle. 2012.

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